Qu’est-ce qui vous plaît particulièrement, ici, à la Réunion?
“J’ai des amis d’enfance qui sont venus s’installer à la Réunion. Et je comprends pourquoi ils ne rentrent plus à la maison. (rires)
Après, ce qui me plait, c’est que, j’ai l’impression d’être au bout du monde, mais d’être coupé du monde. […] C’est une bulle, et on a le droit de faire ce qu’on veut quelque part. C’est comme si c’était du temps gagné sur la vie, une vie parallèle. C’est une vraie parenthèse et il y a un côté complètement sauvage. Moi je peux dire ça parce qu’on m’a offert un tour en hélicoptère, j’ai pu voir les cirques et le volcan. Et c’est juste merveilleux, voilà.
Il y a la combinaison de tout ce qui m’aide à vivre : je viens d’un petit village qui n’est pas loin de la mer, et de la montagne aussi, et j’ai besoin des deux. Ce côté sauvage ici me touche énormément. Et puis, ici, il y a un accueil particulier. On est sur des tournées tout le temps en Europe, sur le continent, et quand on nous accueille ici, on voit dans les regards “on est tellement heureux que vous veniez jouer ici”, et ça, ça me touche.”
Si vous deviez décrire notre île, en 3 mots, vous choisiriez lesquels ? Qu’est ce qui vous vient à l’esprit quand vous pensez à l’île de la Réunion ?
“Ile de la Réunion… Alors, j’aime bien l’idée du mot exotisme, rock and roll et sauvage. Moi, j’ai l’impression d’être en colonie de vacances ici.”
Est-ce que vous avez goûté à des spécialités culinaires locales ?
“Le rougail saucisse, je l’avais goûté déjà, la dernière fois. Mais, hier soir, c’était cari poulet! D’ailleurs, comment ça s’écrit, cari ? (rires)”
Que pensez-vous de la musique locale ?
“Hier, j’ai eu la chance, en partant des répétitions, d’aller écouter du maloya, je crois que c’était Zanmari Baré. […] C’est… des rythmes incroyables et une histoire. Comme moi, j’ai mon histoire catalane, eh bien il y aussi une histoire, là. Et par la musique, elle est très identifiée. J’adore ça”
Vous allez vous représenter ce soir, sur la scène des Francofolies de la Réunion. Un message pour le public réunionnais?
“Le petit message, c’est juste que, je suis simplement fier de venir planter le drapeau Léo Ferré à la Réunion.
Avant de venir, j’ai eu un message de la femme de Léo Ferré, Marie Christine, qui m’a dit, tu embrasses bien les réunionnais pour moi et je suis très fière que tu ailles chanter mon mari là-bas.
Le message est là : de dire aux jeunes générations que, si on est là, si Thiéfaine est là, si je suis là, c’est parce qu’il y a Léo Ferré. Et, c’est la source.
Dans des centaines d’années, quelqu’un écrira l’histoire de la musique et il parlera de Beethoven et de Léo Ferré. Je suis fier de chanter face à l’océan, face au public réunionnais cette poésie ultime, merveilleuse et majestueuse de Léo Ferré”