Jusque en 2008, à peine une dizaine de ces cétacés était repéré chaque hiver austral à la Réunion. Depuis le nombre d’observations ne cesse d’augmenter. Jusqu’à 120 ces dernières saisons.
La raison ? Décimées dans les années 50/60, les baleines à bosses ne sont plus chassées dans ce secteur sud-ouest de l’hémisphère sud.
Conséquence : elles sont de retour au large de Maurice, des Seychelles, de Mayotte, de Madagascar et… de La Réunion. Les premiers mammifères sont signalés avec le début de l’hiver austral (la saison fraîche). Fin mai, début juin. Ils viennent s’accoupler, donner naissance l’année suivante à leur baleineau qui a besoin de chaleur.
En octobre, voire novembre pour les retardataires, alors que la température de l’océan Indien remonte, ils repartent 6000 km plus au sud à une vitesse de 8 km/h vers l’Antarctique et ses eaux froides où ils se nourrissent.
Huit mois plus tard, après avoir englouti d’énormes quantités de plancton, ils sont de retour. Parfois très près du rivage.
Il n’est pas rare d’en voir longeant au plus près la barrière du lagon de l’Ermitage, évoluant non loin du port de Saint-Gilles ou immédiatement à côté des spots de surf. Un spectacle étonnant et grandiose.
La Réunion aime ses baleines, leurs chants, leur grâce, leur ballet aquatique exceptionnel, leur aileron caudal qui frappe la surface de la mer dans un flot d’écume, leur souffle puissant qui provoque des jets d’eau de 4 m de hauteur, la parade des mâles au moment des amours, le baleineau collé à sa mère…
Les premiers signalements, annoncés immédiatement à la radio par des auditeurs, provoquent cohues et embouteillages sur toute la côte Ouest. Barachois de Saint-Denis, route du littoral, Cap La Houssaye, Saint-Leu, Saint-Pierre… La baleine à bosse qui peut atteindre une vingtaine de mètres avec son dos noir ou bleu et son ventre blanc, est l’espèce la plus fréquemment observée, principalement à hauteur de Saint-Gilles et de Saint-Leu.
Mais plusieurs sortes de rorquals et de cachalots (parfois plus grands et bien plus lourds que la baleine à bosse) sont aussi régulièrement aperçues.