Le 20 Décembre est un jour férié pour la Réunion. C’est la date qui marque l’abolition de l’esclavage dans l’île. Aussi appelée “Fête Réunionnaise de la Liberté” ou “Fèt Kaf” en créole, cette journée marque un temps de commémoration très important pour la population réunionnaise. Célébrée dans les quatre coins de l’île, le 20 décembre est l’un des moments les plus festifs sur l’île de la Réunion.
Une île vierge, au milieu de l’Océan Indien Aperçue en plein milieu de l’Océan Indien au début du 16e siècle par des navigateurs, l’île a d’abord été baptisée “Santa Appolonia”. Quelques années plus tard, en 1513, c’est le navigateur portugais Pedro de Mascarenhas qui découvre l’archipel formé par la Réunion, Maurice et Rodrigues. Il décide d’ailleurs de lui donner son nom : Mascarenhas (qui deviendra Mascareignes en français).
L’île a par la suite connu l’arrivée de nombreux navires et de capitaines : d’abord, Le Pearl, dont le capitaine Samuel Castelton, venu du Sri-Lanka, a baptisé l’île “England’s Forest”, puis le navire français Le Saint-Alexis, dont le capitaine a pris possession de l’île au nom du Roi Louis XIII et a renommé l’île « Mascarin ». Puis, c’est Flacourt, commandant des troupes du roi Fort-Dauphin de Madagascar qui arrive sur l’île et lui attribue le nom d’île de Bourbon. Ce n’est qu’en 1838 que l’île sera définitivement nommée Réunion.
Si l’île a connu de nombreux débarquements, ce n’est réellement qu’à partir de l’arrivée des français que l’on parle de colonisation. Et parler de l’époque coloniale à la Réunion, c’est aussi parler de l’esclavagisme qui a résonné dans l’île pendant de nombreuses années. Au début de la colonisation, les premiers colons français étaient accompagnés de main-d’œuvre malgache, des «serviteurs».
Les premières cultures de l’île (notamment le tabac, le café et les épices) réclamaient une main d’œuvre conséquente. Avec le développement de l’île s’est développé le commerce d’êtres humains : la majorité des esclaves vendus à la Réunion provenaient de Madagascar, du Sud de l’Inde et de l’Ouest de l’Afrique. Jusqu’à la Révolution, c’est ainsi des dizaines de milliers d’esclaves qui arrivent sur l’île et sont exploités. Certains d’entre eux prennent la décision de s’enfuir, les «marrons».
Le 20 décembre 1848, quatorze ans après l’abolition de l’esclavage dans les colonies anglaises, Sarda Garriga, un administrateur colonial français, déclare l’abolition de l’esclavage à la Réunion, rendant leur liberté à 62 000 esclaves, hommes et femmes confondus. La symbolique de la célébration de la Fèt Kaf, aujourd’hui.
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Cette date prend toute son importance pour les réunionnais: la commémoration de l’abolition de l’esclavage se traduit principalement par des manifestations culturelles et musicales dans chaque commune de l’île – défilés, concerts, spectacles de danses et de chant, expositions, conférences ou lectures de textes… La population célèbre cette fête avec ferveur et enthousiasme.
L’objectif de cette célébration, au-delà de faire honneur à la mémoire des esclaves, est de rappeler aux jeunes et moins jeunes l’Histoire de la Réunion, cette terre de mixité.
C’est aussi une occasion de mettre en avant les valeurs autour desquelles se réunissent les réunionnais : la liberté, le respect, la tolérance et l’égalité.
Pour consulter les programmes des festivités, vous pouvez vous rendre sur azenda.re, sur les sites d’information ou sur les sites et réseaux sociaux des communes de l’île (Saint-Denis, Saint-Paul ou encore Saint-Pierre par exemple).
Avis Réunion souhaite à tous les réunionnais une bonne Fèt Kaf ! Pour suivre toutes les actualités d’Avis Réunion, n’hésitez pas à vous rendre sur les réseaux sociaux et à nous suivre sur Facebook et Instagram.
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