La portion entre Saint-Philippe et Piton Sainte-Rose (30 km, 30 min), est la plus originale de cet itinéraire. La N2 traverse l’Enclos. Cette zone, encore appelée le Grand-Brûlé est située entre le rempart du Tremblet et celui de Bois-Blanc. Elle est interdite à toute construction et habitation en raison des multiples coulées de lave, toutes d’aspects différents selon la fluidité et la densité du magma. Depuis toujours, les coulées du Piton de la Fournaise ont dévalé les Grandes Pentes, coupé la route (pendant parfois plusieurs semaines) pour finir dans l’océan Indien. Elles ont parfois agrandi l’île de quelques hectares et provoqué l’évacuation des cases construites aux abords immédiats de l’Enclos. La végétation reprenant vite ses droits, les coulées ne sont pas toutes visibles. Certaines sont déjà recouvertes par la forêt. D’autres se superposent l’une sur l’autre. Mais le long de la N2, des panneaux explicatifs indiquent clairement les différents millésimes qui ont, à chaque fois, attiré des milliers de curieux, jamais lassés de ce spectacle unique. Une lave, lente ou rapide, fine ou au contraire épaisse de plusieurs dizaines de mètres, aux couleurs changeantes, embrasant arbres et fougères avant de plonger dans la mer, dégageant un impressionnant panache de fumée et faisant remonter des abysses des espèces inconnues : 1986, 1998, 2001, 2002, 2004, 2005 et surtout 2007 (voir plus bas).
Anse des cascades
Le hameau de Bois-Blanc marque la sortie nord de l’Enclos. 3 km après, abandonner la N2 et prendre sur la droite. Une petite route sinueuse rejoint en 5 min l’anse des Cascades protégé par le Conservatoire du littoral et sa végétation délirante. Une baie sauvage idyllique, quelques barques, un sol recouvert de galets une forêt de palmistes ceinte par de hautes falaises luxuriantes d’où l’eau jaillit en de multiples endroits. Impossible de se baigner mais un resto-bar, des tables de pique-nique et un départ de sentier facile, sous les vacoas et face aux rouleaux. Longeant le littoral, il mène à Piton Sainte-Rose en 1h30.
Notre-Dame-des-Laves
Rejoindre la N2 en direction de Piton Sainte-Rose, 3 km plus au nord. L’arrêt à l’église Notre-Dame-des-Laves est indispensable. En 1977, une coulée de lave atteignant 500 m de largeur, a dégringolé à 80 km/h sur le village, franchissant la route, emportant et brûlant quelques maisons mais épargnant par miracle l’église qu’elle a contournée. Très fréquenté, ce lieu de culte et de dévotion a été restauré en 1982. Sainte-Anne, son église et son bassin bleu turquoise 25 km plus au nord et vous voilà au bourg de Sainte-Anne qui dépend de la commune de Saint-Benoît, face à une église surprenante de style baroque, décorée par les enfants du catéchisme et les paroissiens, classée aux monuments historiques. Des images du film de François Truffaut « la Sirène du Mississipi » avec Jean-Paul Belmondo, y ont été tournées. A Sainte-Anne se trouve aussi le très joli Bassin Bleu, qui vaut le détour par jour de grand soleil.
Repartir dans l’Ouest de la Réunion
De Sainte-Anne, prévoir 40 min (50 km) pour rejoindre Saint-Denis en voiture, en contournant les villes de Saint-Benoit et Saint-André, essentiellement par la 2×2 voies qui traverse les grandes exploitations cannières du nord-est de l’île. Poursuivre ensuite par la route du littoral pour rejoindre Saint-Gilles et les plages de l’ouest (35 km)… Accessoirement, vous aurez aussi effectué le tour complet de l’île en voiture, soit 209 km !
Vous pouvez également aller sur les traces du VOLCAN: En avril 2007, le Piton de la Fournaise a connu l’une de ses plus importantes éruptions depuis qu’elles sont répertoriées. Le Dolomieu s’est effondré. Des pluies acides ont inquiété la population. 140 millions de mètres cubes de lave se sont écoulées en quelques semaines vers la mer, emportant sur plusieurs centaines de mètres de large la forêt de bois de couleurs et laissant un paysage d’apocalypse. Le territoire national y a gagné 30 hectares et 2 petites plages de sable noir ! Le liquide a mis des mois à refroidir. Des grottes et des tunnels interminables que l’on peut visiter, se sont créés. Et lorsqu’il pleut, ici et là on aperçoit encore des fumerolles.