Vivez un dépaysement total au cirque de Cilaos, coin de paradis entre nature et civilisation
Un peu d’histoire sur le Cirque de Cilaos … Cilaos se mérite. Ne comptez pas faire l’aller et retour dans le plus urbanisé des 3 cirques de La Réunion en une matinée. C’est loin, et surtout, la route tournicote comme jamais. Les îlets sont multiples.
A 2h de Saint-Denis (114 km), 1 h 30 de Saint-Gilles et du lagon de la Saline-les Bains (76 km) et 1 h 10 de Saint-Pierre (47 km), Cilaos c’est d’abord l’histoire d’une route. Celle de la fameuse RN5. Le seul chemin d’accès au cirque que l’on emprunte depuis Saint-Louis. Un passage obligé qui, en 37 km (une heure de voiture de location) et… 414 virages, mène au village de Cilaos.
Ce nom aurait pour origine “Tsilaosa”, qui signifie en malgache « lieu où l’on est en sécurité ». Une route incroyable. Des à-pics vertigineux qui se noient dans les torrents bordés de cryptomérias. Des falaises interminables, royaume des papangues (seul rapace à la Réunion) et des pailles-en-queues, qui jouent avec les nuages. Elle fut ouverte au début des années 1930 pour désenclaver ce cirque réputé depuis plusieurs décennies pour ses thermes mais, jusqu’alors, peuplé pour l’essentiel par des « petits blancs ».
Des colons pauvres, sans terre, contraints de quitter le littoral pour développer sur ces terres reculées une agriculture vivrière.
D’abord d’autosubsistance, ils finirent par vendre leur production à Saint-Pierre ou Saint-Louis, en la transportant à dos de mules ou à tête d’hommes, faute d’une piste carrossable. La bourgeoisie de la colonie qui souhaitait goûter aux vertus des sources d’eau chaude découvertes au début du XIXe siècle par un chasseur de cabris et popularisée par le docteur Mac Auliffe, effectuait ce trajet en chaise à porteurs.
Près de la Rivière Saint-Louis, à l’entrée des gorges de cette rivière, unique porte d’accès au cirque, les voyageurs étaient pesés. Leur poids déterminait le nombre de porteurs (entre deux et douze) qu’ils devaient recruter et régler pour cette expédition qui prenait la journée
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Emprunter la RN5 au milieu de paysages grandioses, est donc l’un des atouts majeurs de cette escapade à Cilaos. Envisagée dès 1900, sa construction ne commença qu’en 1925 et s’étala sur plus de 5 ans. 80 ans plus tard, son tracé est toujours aussi étroit et sinueux.
On ne saurait recommander la plus grande prudence au volant…
En saison des pluies, les éboulements y sont fréquents, interdisant parfois pour plusieurs heures la circulation aux dizaines de voitures, camions et bus qui effectuent quotidiennement l’aller et retour (Tél état des routes : 02 62 97 27 27).
En montant sur Cilaos la RN5 est dominée sur sa gauche par un impressionnant rempart. On passe d’abord le Petit Serré. Situé à 15 km de Saint-Louis, ce défilé, comme son nom l’indique, avait autrefois mauvaise réputation les automobilistes redoutant les chutes de pierres.
Encore 5 km de voiture et de virages et voilà le Pavillon, bordé sur la droite par le rempart du Dimitile.
L’origine de l’appellation de ce hameau provient d’une maison qui autrefois servait de halte pour la nuit aux voyageurs effectuant la liaison sur deux jours. Le tunnel de Peter Both A 1/4h (9 km), Peter Both est l’étape suivante. Ce village où vit une centaine de personnes, doit son appellation au piton qui le domine. Lequel ressemble à un sommet de l’île Maurice, également baptisé du nom de ce gouverneur général des Indes Néerlandaises, décédé en 1615 lors du naufrage de son bateau devant l’île sœur. C’est à hauteur de Peter Both qu’en 1960, à la suite d’un effondrement qui obstrua la RN5, fut percé un tunnel. D’une longueur de 172 m, il n’est large que de 3,40 m et n’a donc qu’une seule voie de circulation. Prudence là encore.
Peu après le tunnel, vous pouvez abandonner la RN 5 et prendre à droite en direction de Palmiste-Rouge.
Les 1000 habitants de cet écart situé en contrebas perpétuent la culture maraîchère et la tradition de la broderie ; l’une des trois spécialités de Cilaos, avec le vin et la lentille, introduite en 1850.
Le long de la route, des vendeuses proposent les fameux « jours de Cilaos » et des lentilles excellentes, au goût particulier. 80 tonnes sont chaque année mises sur le marché.
L’objectif est d’atteindre rapidement les 140 tonne
Ici, après la Grande Guerre, fut pour la première fois cultivé le vin de Cilaos, à l’initiative d’un Réunionnais revenu du front.
Le climat sec et les températures tempérées qui y règnent conviennent au cépage Vitis Lambrusca et lui assurent une forte productivité.
Il a d’ailleurs obtenu en 2004 la reconnaissance de son vignoble en vin de pays.
Coopérative viticole (Tél : 02 62 31 79 69).
Jumelé avec Chamonix et lieu de passage obligé en octobre pour les concurrents du Grand Raid (point de ravitaillement et de contrôle), Cilaos est recherché par les amateurs de sports de pleine nature. Trekking, escalade, canyoning, et VTT sont au programme…Les départs de randonnées sont innombrables : le Piton des Neiges via le gite de la caverne Dufour, situé à quatre heures de grimpette, la cascade du Bras Rouge (2h AR depuis Cilaos), le col du Taïbit pour gagner le cirque de Mafate… La Roche Merveilleuse Cilaos n’est pas un cul de sac.
Il est encore possible de pousser un peu plus loin. Sur la droite, en empruntant sur 7 km la RD 241, gagnez en 10 min Bras Sec et ses 600 habitants. Sur le trajet, appréciez la forêt de cryptomerias, lieu de pique nique ombragé, faites un détour par le site de la Roche Merveilleuse (15 min en voiture de location, 1h30 à pied depuis Cilaos) d’où l’on jouit d’un panorama unique sur le cirque. Ilêt à cordes Du village de Cilaos, il est aussi possible de poursuivre à gauche. En 20 min et 11km, la RD 242 mène à Îlet à Cordes.
Au pied du Grand Bénare, ce hameau tient son nom du fait que le plateau sur lequel il s’étend servit dès le XVIIIe siècle de cache pour des esclaves fugitifs. Ils préféraient n’y accéder que par des… cordes pour ne pas laisser de traces. Leur camp fut découvert et détruit en 1851 par François Mussard, le plus craint des chasseurs de noirs de l’île. Aujourd’hui, les familles de l’Îlet à Cordes vivent essentiellement de l’agriculture et du tourisme. Vous êtes ici au bout du monde. En voiture de location, l’Îlet à Cordes est à 2h30 de Saint-Denis, 2h des plages mais à moins de 30km à vol d’oiseau (ou d’hélicoptère) de l’océan. Rassasié, reposé, emplettes faites (sans oublier les lentilles ou une bouteille de vin sucré), il ne reste plus qu’à faire demi-tour. Impossible d’aller plus loin.
Les plans de ce village de montagne qui s’est développé à proximité des thermes, ont été établis au milieu du XIXe siècle. Dès 1866, il comptait 1000 habitants. Aujourd’hui, la plupart des 6000 habitants du cirque y résident encore. Avec ses maisons blanches, son église Notre Dame des Neiges, construite dans un style Art déco typique des années 1930, ses hôtels et bonnes tables et son artisanat réputé, Cilaos est une station climatique et touristique. Un cadre unique qui attire les vacanciers et, le week-end ou pendant la saison chaude, les Réunionnais en quête de fraîcheur.
Le premier établissement thermal a été ravagé par un cyclone en 1948. Reconstruit, il propose des cures à partir des eaux bicarbonatées sodiques (Tél : 02 62 31 72 27). La source Véronique est à 31°. La source Irénée, du prénom de l’ancien maire Irénée Accot à l’origine de la renaissance de cette activité, affiche 38°. Elles sont recommandées pour le traitement des rhumatismes, des séquelles de traumatismes ostéo-articulaires et des maladies digestives et métaboliques. Office du tourisme (Tél : 02 62 31 71 71)
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